Hommes ou femmes, ils sont devenus par leurs clichés uniques
et reconnaissables des maitres de la photographie.
Peu importe le style, le sujet ou la technique employée, on ne peut
qu'admirer leur travail.
Henri Cartier-Bresson - Willy Ronis - Robert Capa - Vivian Maier - André Kertész - Brassaï - Diane Arbus - Robert Doisneau - Ansel Adams
Henri Cartier-Bresson (1908-2004) Un regard humaniste sur le XX eme siècle
A la fin de ses études il refuse de reprendre l'affaire familiale pour se consacrer à la peinture.
C’est en 1930 lors d’un séjour en Côte d'Ivoire, qu'il prend ses premières images et les publiera dans un reportage l'année suivante.
Des lors, équipé d’un Leica, il décide de se consacrer à la photographie. Il visite l’Espagne, l’Italie, le Mexique et le Maroc. Faisant preuve d’une grande précision dans leur composition, ses clichés sont des témoins de la vie pris sur le vif.
A partir de 1936 il devient militant communiste et de la lutte antifasciste, il publie des photos d’enfants miséreux dans le journal le Soir, quotidien pour lequel il part à Londres couvrir le couronnement de Georges VI. Henri ne ramènera de cet évènement que des images des gens présents dans le cortège.
En 1945 il photographie les combats de la libération de Paris. A partir de 1947 et la création avec d’autres photographes célèbres de l’agence Magnum Cartier-Bresson va sillonner le monde et couvrir tous les évènements majeurs de cette moitié du XX eme siècle.
Dès les années 70 le photographe, sans doute fatigué par cette vie intense, se consacre à d’autres activités, délaissant la photographie qu’il pratiquera selon son envie avec, toujours une nette préférence pour le noir et blanc.
Willy Ronis (1910-2009) Le compositeur d’images
En 1936, fervent défenseur de la cause ouvrière il fait ses premières photos de reportage lors des manifestations issues de la montée du front populaire, reportages à caractère social qu’il poursuivra jusqu’en 1939 en participant notamment aux grèves chez Citroën.
Dès la fin de la seconde guerre mondiale il rejoint l’agence Rapho pour laquelle il effectuera de nombreux reportages et il continuera, en parallèle de ses activités à photographier les différentes atmosphères de Paris, à sa manière avec un regard lucide sur la vie sociale de l’époque qu’il s’attachera à restituer avec poésie et réalisme.
Willy Ronis est sans aucun doute avec Robert Doisneau et Henry Cartier-bresson l’inventeur de la photographie humaniste. Récompensé par de nombreux prix et distinctionsil consacrera beaucoup de son temps à transmettre son savoir et enseignera à Aix en Provence et à Avignon.
Rober Capa (1913 – 1954) le mythique reporter de guerre
Il travaille comme développeur dans un labo photo avant de faire connaissance du directeur de l’agence Dephot qui lui offre l’occasion de couvrir son premier reportage en allant photographier Léon Trotsky au Danemark.
L’arrivée de Hitler au pouvoir en 1933 le force à s’exiler à Paris où il fait la connaissance d’ Henri Cartier-Bresson, d’André Kertesz et de Gerda Taro avec qui il part en 1936 comme envoyé spécial pour couvrir la guerre civile espagnole.
C’est à l’occasion de ses nombreux séjours en Espagne qu’il devient célèbre en photographiant la mort d’un soldat républicain. En 1939 il quitte la France pour les Etats-Unis. En 1942, pour le magazine Collier’s il va suivre le débarquement des troupes alliées depuis la Sicile et le 6 juin 1944 Robert Capa, pour Life, débarque aux côtés des soldats sur la plage d’Omaha Beach et photographiera sous les balles et les obus un des moments les plus célèbres de la seconde guerre mondiale .
En 1947 il fonde avec d’autres photographes illustres l’agence de photo-journalisme Magnum. C’est en 1954, toujours pour le magazine Life, qu’il trouve la mort en Indochine. En voulant photographier un groupe de soldats français il marche sur une mine.
Robert Capa est sans doute le plus célèbre des reporters de guerre mais ses photos les plus connues sont à l’origine de nombreuses controverses.
Vivian Maier (1926–2009) Naissance d’une légende
C’est l’incroyable histoire d’une
inconnue, née à New York et d’origine française, qui est sans doute
devenue, à titre posthume l’une des plus grandes photographes du 20e
siècle.
C’est en 2007, par le plus grand des hasards que son travail est
découvert.
Ce sont plus de 120 000 négatifs que Vivian Maier aura secrètement
stockés, pour la grande majorité sans les avoir développés et donc
vus. Elle n’a ni parlé, ni jamais montré son travail et encore moins
essayé d’en tirer profit. Employée comme nounou dans des familles,
c’est essentiellement dans la rue que Vivian Maier a façonné son
œuvre en photographiant les habitants de New York et Chicago où elle
est décédée.
Portraits d’enfants noirs et blancs, pauvres et marginaux, belles
New-Yorkaises et mamies pomponnées, égalant le travail de Willy
Ronis et Robert Doisneau dans le registre de la photo humaniste.
Anonyme, elle montre sa silhouette androgyne sans jamais se dévoiler
complètement dans de nombreux autoportraits ne laissant
transparaitre aucune émotion sur son visage.
André Kertész (1894-1985)
Né en 1894 à Budapest André Kertèsz est
un photographe de l’envergure des Brassaï, Doisneau et autres Ronis.
Surtout connu pour ses Distorsions, des portraits nus réalisés dans
des miroirs déformants en 1933 c’est son étape dans les Alpes au
début des années 30 que je trouve la plus riche en émotions.
Durant son séjour à Notre-Dame-du-Pré en juillet 1931 il réalise une
série de clichés qui vont servir à illustrer un roman de Frédéric
Lefèvre Le Sol.
C’est au travers de ce travail photographique que s’exprime
véritablement le regard que Kertész a porté tout au long de son
œuvre. Un regard tendre et amusé toujours empreint d’une touche
d’émerveillement comme celui d’un enfant.
Brassaï (1899-1984) l’hypnotique
Né à Brasso en Transylvanie, Gyulus
Halasz prendra le pseudo de Brassaï lorsqu'il commencera son travail
photographique à partir de 1929.
Avec ses amis H Miller, B Cendrars, J Prévert il explore le Paris de
la nuit et, de lieux obscurs en lumières improbables, réinvente un
Paris souvent irréel tant sa perception des formes et des mouvements
est à la fois simple et audacieuse.
Il fixe le fugitif, révèle l’insolite. Il réécrit avec passion la
capitale, quartier par quartier, monument par monument et dévoile
l’atmosphère propre de chacun de ces espaces.
Paris est au cœur de son œuvre photographique mais c’est avec un
sens précis du détail et de la composition qu’il livre sa vision
personnelle de la vie parisienne nocturne : les prostituées, les
travailleurs des Halles, les gens de la rue. Chaque cliché saisit la
réalité de l’entre-deux-guerres et y ajoute un climat envoûtant,
presque hypnotique.
Diane Arbus (1923-1971) La photographe de l'étrange
Diane Nemerov naît à New York dans une
famille aisée. A 18 ans elle épouse Allan Arbus et ensemble, ils
ouvrent un studio Photo de mode et de publicité. Hormis quelques
séries pour des magazines de mode, les affaires ne marchent pas très
bien. A cette époque Diane tient un rôle administratif, c’est son
mari qui photographie.
A la fin des années 50 le couple finit par se séparer et c’est
l’occasion pour Diane de se consacrer à sa passion en devenant
photo-reporter pour les grands noms de la presse de l’époque
(Esquire, Harper’s, Bazaar…). En parallèle elle développe son
travail personnel en abordant sans tabous ni voyeurisme des sujets
décalés tels que les concours de beauté du 3 ème âge, le milieu des
échangistes et des nudistes, les congrès de jumeaux, etc... Ses
portraits noir et blanc vont bien au-delà du simple reportage
photo-documentaire, elle pénètre le cœur de ses sujets avec
simplicité, sans jugement mais avec une intimité parfois dérangeante
voire provoquante.
En 1967 elle expose (la seule exposition de son vivant) une
trentaine de ses photos au MOMA de New York au côté de 2 célèbres
photographes Lee Friedlander et Garry Winogrand. Diane Arbus alterne
période de travail intense et phase de violente dépression.
Elle se suicide à l’âge de 48 ans en juillet 1971 et malgré sa très
courte carrière, elle laisse à la postérité de nombreux portraits de
personnages anonymes, révélateurs de son univers mystérieux, sombre,
aux limites de l’étrange.
Robert Doisneau (1912 – 1994) Photographe humaniste.
Robert Doisneau est certainement le
photographe français le plus populaire, certains de ses clichés ont
fait le tour du monde. Le plus célèbre est sans conteste le baiser
de la place de l’hôtel de ville publié dans Life en 1950.
Avant la seconde guerre mondiale Robert Doisneau devient tour à tour
photographe publicitaire puis photographe industriel chez Renault
pour enfin devenir photographe indépendant. Dès 1946 il rejoint
l’agence Rapho pour laquelle il réalisera un grand nombre de
reportages sur des sujets aussi divers que variés, en France mais
aussi à l’étranger.
Tout comme Brassaï il est fasciné par la Capitale, ses rues pavées,
ses monuments, sa lumière. Il immortalisera au plus près de la vie
quotidienne les banlieues de Paris et ses habitants durant plus de
40 ans. Son approche humaniste de la photographie l’amènera de
bistrots en fêtes foraines en passant par les Halles de Paris et son
atmosphère pittoresque, saisissant au vol un instant d’humour ou
d’émotion.
Robert Doisneau fut le témoin privilégié d’une époque maintenant
oubliée qu’il nous livre au travers de sa sensibilité souvent
empreinte de tendresse, parfois teintée de mélancolie.
Ansel Adams (1902-1984) Le photographe écologiste
Ansel Adams découvre très jeune la
photographie et fait ses premiers clichés dans le parc Yosemite.
Ecologiste convaincu il rejoint en 1919 le Sierra Club association
qui milite pour la protection et la sauvegarde de la nature. En 1930
sa rencontre avec le photographe Paul Strand l’encouragera à vivre
pleinement sa passion pour la photographie et les paysages du grand
Ouest américain.
Adepte de la chambre grand format il est obsédé par la profondeur de
champ et la netteté de ses images, il fondera en 1932 le Groupe
f/64, faisant référence à la plus petite ouverture de diaphragme
d’un objectif.
Tout en poursuivant son travail sur les paysages,il donnera
naissance au concept du Zone System permettant de restituer le plus
fidèlement possible une scène sans qu’une partie de l’image soit
sur-exposée ou/et sous-exposée.
Ansel Adams utilisera le ZS en jouant sur les 3 étapes (exposition,
développement du négatif, tirage de la photo) donnant à ses
photographies en noir et blanc une palette de tonalités incroyables.
Ses images du Yosemite, du Grand Canyon, de la High Sierraf ont
aujourd’hui partie intégrante du patrimoine photographique
américain.